Cirques : attention danger

Code animal a demandé au ministère de l’Intérieur ce qu’il comptait faire face à la multiplication des incidents dans les cirques. Évasions, morsures, parfois charge mortelle : la détention d’animaux sauvages n’est évidemment pas sans conséquence.
Hippopotame
Considéré comme très dangereux, l'hippopotame est encore présent dans certains cirques.

Un zèbre en promenade autour d’un rond-point, un éléphant errant dans une zone commerciale, des chameaux divaguant sur une grande avenue : ce sont quelques exemples des évasions les plus récentes d’animaux sauvages détenus par des cirques. Anecdotiques ? Pas vraiment. Car ce type d’escapade peut vite tourner au drame. Face à la multiplication de ces accidents, Code animal a écrit au ministre de l’Intérieur, ce mois-ci, pour l'interroger sur les mesures qu’il envisageait pour, d’une part, que les cirques respectent enfin l’arrêté du 18 mars 2011 et, d’autre part, garantir une meilleure surveillance des animaux.

Détention dangereuse

Que ce soit dû à des défauts de sécurité ou de vigilance, de la part du public ou du personnel, plusieurs accidents graves ont ainsi été répertoriés ces dernières années. Des accidents parfois mortels, comme en septembre 2013, où un agriculteur de 84 ans n’a pas survécu à la charge d’une éléphante de Max Aucante (International Cirque Europe), qui s’était échappée de son enclos. Et pourtant, Code animal avait déjà signalé à maintes reprises les conditions de détention de cette éléphante, Samba, qui la rendent potentiellement dangereuse.

Comment expliquer alors que des parades d’éléphants soient encore organisées, en pleine rue, dans les communes où se produisent les cirques ? Comment expliquer que certains d’entre eux continuent à présenter des numéros avec un hippopotame, considéré comme l’une des espèces les plus dangereuses ? Comment expliquer que d’autres, clairement identifiés, multiplient le nombre d’incidents, sans que des sanctions soient prononcées ?

Animaux malades de la captivité

« Ce n'est pas une attaque, ce ne sont pas des bêtes dangereuses », avait répondu par exemple l’un des membres du cirque Falck au reporter de La Voix du Nord qui l’interrogeait sur « l’attaque » d’une jeune femme, mordue à la tête, griffée et traînée sur quelques mètres par une panthère échappée de sa cage.

Du côté des animaux aussi, l’évasion peut très mal se terminer. En juin 2000, le lion du cirque Muller sera abattu après avoir causé des sueurs froides à des voyageurs sur un quai de gare et la mort d’un cheval, paniqué par cette rencontre.

C’est un fait qui est connu des dompteurs eux-mêmes : des animaux sauvages stressés et malades de la captivité ne peuvent que produire des comportements imprévisibles. Plutôt que d’inscrire leur exploitation dans les cirques au patrimoine culturel, il serait temps que la France rejoigne les pays qui l’ont interdite, parmi lesquels la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal ou encore l’Autriche.

Publié le: 
19/05/2016