Code Animal à la commission interministérielle sur la condition des animaux dans les cirques !

Alors que s’est tenu la première réunion du groupe de travail interministériel sur le bien-être animal dans les cirques, Code Animal est déplore le manque de neutralité du Gouvernement à ce sujet.

Commission sur le bien-être des animaux dans les cirques ?

En juin 2016 - sous Nicolas Hulot-, une commission interministérielle a été mise en place sous la présidence du Préfet Gérard Lemaire afin d'étudier les problèmes rencontrés par les professionnels de la fête foraine et du cirque (accueil, réglementation, relations avec les collectivités locales).

Fin 2018, François de Rugy, Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire a décidé de mettre en place un groupe de travail sur la question du bien-être animal dans les cirques au sein de cette commission.

Après une lettre collective faite par les associations de la Protection Animale pour demander de faire partie de cette commission, 12 ONG ont finalement été invitées pour y participer. La première session était ce jeudi 28 mars 2019.

Première session 28/03/2019

La première session de la commission a duré deux heures. Il y avait 12 représentants des cirques, 12 représentants des ONG animalistes dont des dirigeants comme Alexandra Morette pour Code Animal, des spécialistes de terrain comme Julie Lasne - éthologue- des enquêteurs de terrain comme Céline Paterre pour Les Pisteurs ou encore Arnold Lhomme pour la Fondation 30 Millions d'Amis, La Fondation Droit Animal, la Fondation Birigitte Bardot, CAP entre autres étaient également présents-, des vétérinaires, des représentants d'élus locaux et les membres du Gouvernement (Ministère de la Culture, de l'Ecologie et de l'Agriculture).

Les tours de parole entre les différents collèges étaient très courts et plutôt bien respectés par la supervision du Préfet Lemaire. Le dialogue a ainsi pu être introduit entre les professionnels du cirque et les représentants des ONG mais pas vraiment développé faute de temps.

Il est cependant à noter que certaines parties des différents collèges, dont Code Animal, ont pu discuter librement après cette commission afin de confronter les points de vue, d'échanger sur certains points et de converger sur certaines problématiques. Discussions que Gérard Lemaire et les représentants du Gouvernement ont apprécié.

Code Animal a pu s'exprimer sur les problématiques suivantes :

  • Relatives aux élus locaux : installations illégales, adoption de voeux symboliques pour pouvoir faire appliquer le souhait des administrés, fossé entre le Gouvernement et le local par le silence des préfectures.
  • Relatives au manque de contrôles : manque de moyens humains, financiers, matériel des DDPP et ONCFS notamment.
  • Relatives à la volonté de la majorité de la population d'interdire la présence des animaux non domestiques dans les cirques
  • Relatives à l'isolement de la France sur cette question puisqu'une vingtaine de pays en Europe ont déjà pris position

D'autres ONG comme la SPA ou 30 Millions d'Amis ont pu mettre en avant les problématiques de la captivité sur les animaux non domestiques, la baisse de fréquentation du public sous les chapiteaux ou encore notre volonté d'encadrer une transition vers un cirque sans animaux sur une période.

En face, on parlait d'amélioration des conditions de détention déjà existante (arrêté de Mars 2011) puisque selon une représentante de l'Ordre des Vétérinaires affirme qu'un animal dans un cirque "bénéficie d'une relation homme-animal riche alors que dans un zoo il bénéficie d'un espace beaucoup plus grand". L'Ordre des Vétérinaires a remarqué qu'un animal qui passe d'un cirque dans un zoo va ressentir un état dépressif parce qu'il va lui manquer la relation homme-animal. Puisque les vétérinaires résonnent sur des animaux qui sont nés dans les cirques (QUID des éléphants ?), la réglementation de Mars 2011, l'Ordre affirme que globalement l'arrêté de Mars 2011 satisfait un grand nombre de besoins des animaux ! Et qu'il faut simplement mettre en place des vétérinaires sanitaires pour surveiller le bien-être animal.

Cette position va bien à l'encontre de la déclaration de la Fédération des Vétérinaire d'Europe de 2015 qui dit bien qu'en aucun cas le bien-être des animaux ne pouvait être assuré par les cirques itinérants et qu'il fallait par conséquent que les pays abolissent la présence des animaux non domestiques dans les cirques.

Il n'y avait aucun vétérinaire présent lors de la commission qui remettait en cause la captivité des animaux malgré l'avis majoritairement opposé de notre société. Deux autres vétérinaires présents travaillaient pour les cirques, il y avait donc conflit d'intêret.

Concernant la représentation des élus locaux. Parmi les personnes présentes uniquement des élus qui n'ont pas pris position. Aucune représentativité des maires ayant pris un arrêté municipal. A en croire les dires d'une adjointe, ce serait les associations qui "harcèleraient" les collectivités pour qu'elles prennent position. Pourtant chez Code Animal, ce sont bien les administrés qui prennent contact avec nous pour avoir des conseils ou demandent directement à leur mairie. Faut-il rappeler que le dialogue entre administrés et élus ne se déroule pas uniquement lors des campagnes électorales mais bel et bien tout au long d'un mandat ?

Force est de constater que cette commission n'est malheureusement pas partiale et que le bien-être des animaux passe au second plan. Il n'y a pourtant qu'à aller voir les fauves d'un cirque pour se rendre compte des stéréotypies déambulatoires dans une cage de quelques mètres carrés pour comprendre que la captivité est une maltraitance en soi.

Nous avons également demandé les sources et chiffres précis concernant :

  • Le nombre d'animaux présents par espèce dans les cirques en France
  • Une synthèse socio-économique des professionnels du cirque qui détenaient des animaux
  • Le nombre de spectateurs ainsi que l'évolution de ce chiffre sur les dernières années.

Chacun de ces points sont aujourd'hui sans réponse car aucune donnée officielle existe. Le Gouvernement n'a à ce jour aucune donnée. Pourtant la commission est en place depuis 2016. La profession circassienne se déroule en parallèle de notre société. Comment alors mieux la contrôler puisqu'elle est inconnue aujourd'hui ?
Accepter une amélioration des conditions de détention sur la base d'une soi-disant charte du bien-être animal n'est que pure chimère et ne respecte e aucun cas la volonté générale et ne fera pas cesser les problématiques actuelles puisque cela ne répond pas aux attentes.

Conclusion de cette première journée

Nous avons pu dialoguer dans la sérénité avec les professionnels du cirque. Nous déplorons le manque de partialité de la commission bien-être animal notamment par les prises de positions non représentatives des vétérinaires et élus locaux sur cette question. Prochain rendez-vous, dans 1 mois. Code Animal prépare ses arguments et pièces justificatives pour la transition vers un cirque sans animaux !

 

 

Publié le: 
30/03/2019