Derrière les paillettes, le stress

Un rapport de Franck Schrafstetter, pour la Société protectrice des animaux, la Fondation Assistance aux animaux et le Comité de vigilance et d'action pour le bien-être animal

Débarqués dans les ports européens en même temps que les ‘indigènes’ capturés dans les colonies, les animaux sauvages vont peu à peu intégrer les ménageries à partir de 1830. Mais c’est seulement vers 1880, avec la création de la cage centrale par les frères Hagenbeck, que les fauves vont entrer sur la piste, soit près d’un siècle après la création du cirque traditionnel par le sergent Phil Astley.

L’utilisation de l’animal sauvage n’est donc pas une composante historique du cirque traditionnel mais bien un apport ‘exotique’ directement lié aux importations coloniales. Affirmer que le cirque ne serait rien sans les animaux sauvages, c’est méconnaître cette histoire et sous-estimer les autres arts du cirque : équilibrisme, acrobatie, numéros aériens, clown, jonglerie, contorsion...

À première vue, il existerait 2 courants bien distincts : d’une part les cirques traditionnels qui sont itinérants et utilisent encore toutes sortes d’animaux, et d’autre part les cirques dits « contemporains » qui excluent de leurs numéros tous les animaux sauvages.

Mais la situation est plus complexe : les cirques traditionnels semblent se scinder en deux avec d’un côté les « cirques entreprises » représentés par le Syndicat national du cirque, et d’un autre côté les « cirques familiaux » considérés par ces derniers comme « les Attila » du cirque 1.

Les cirques entreprises (Pinder, Amar, Médrano, Grüss...) ont pour la plupart un siège social gérant les déplacements à l’année des convois et du chapiteau, et ne sont pas nécessairement dirigés par des descendants directs d’une famille de cirque (à l’exception de la famille Grüss). Nombres de numéros sont loués à la saison.

1. Déclaration de représentants du Syndicat National du Cirque lors d’une réunion du 19 février 2008 à l’Association des Maires de France.
01/11/2008