Enjeux

"Le lent suicide des cirques traditionnels"

Alors que le ministère de l'écologie décide d'interdire les hippopotames, les girafes et les rhinocéros dans les cirques français, ces derniers envisagent d'ores et déjà de bloquer toute évolution sous prétexte de défense d'un fondamental du cirque.

L'hippopotame du cirque Achille Zavatta fils

Or est-il besoin de rappeler que ce n'est qu'un siècle après la création du cirque par le sergent Astley, lors des conquêtes coloniales de la seconde moitié du XIXème, que les premiers animaux sauvages ont fait leur apparition dans les ménageries ?

Défendre cette présence des espèces sauvages, c'est défendre un héritage issu de la colonisation et non un fondamental du cirque. Preuve en est : l'évolution du nouveau cirque qui s'en est totalement affranchi.

L'opposition grandissante du public face à la captivité forcée d'animaux sauvages dont certains sont inscrits à l'annexe I de la Convention de Washington, la multiplication des accidents ou encore des infractions allant de l'absence de certificat de capacité à l'absence d'autorisation d'ouverture, ont conduit les municipalités à exclure les cirques animaliers des centres-villes voire même à interdire leur installation.

En s'opposant à cette évolution, qui peut passer par un retour aux fondamentaux du cirque, le Syndicat National du Cirque conduit à sa perte tous les établissements traditionnels au lieu de les aider à s'adapter à ces changements pourtant inévitables tant au niveau français qu'international.

En effet, de nombreux pays, parmi lesquels les Pays Scandinaves, l'Autriche, la Grande-Bretagne, le Brésil, le Costa Rica, Singapour, l'Inde, Israël ont déjà légiféré en interdisant tout ou parti des espèces. Quant aux Français, la mobilisation s'organise puisque plus de 100 000 signatures ont déjà été déposées au ministère de l'écologie et une marche virtuelle lancée sur le site de Code Animal a recueilli le soutien de plusieurs personnalités.

Nous appelons donc les professionnels du cirque à sortir de cette position de repliement et de négation d'une souffrance animale pourtant admise, afin de construire ensemble un cirque traditionnel exempt de tout héritage colonial et de toute violence.

Code Animal