Des fauves au lycée

Caravanes du cirque Lydia Zavatta

En France, les cirques se livrent à une féroce concurrence. De plus en plus, certains d’entre eux s’installent sans autorisation sur des terrains municipaux, au mépris des règles de sécurité les plus élémentaires. De part l’importance de leurs installations (camions, caravanes, chapiteau, zone pour les animaux), ces cirques comptent sur la difficulté des autorités à pouvoir les expulser rapidement et, le temps que des procédures s’engagent, en profitent pour faire des représentations sauvages.

Ainsi, le cirque Muller est–il coutumier du fait et s’impose régulièrement dans les villes. En septembre 2010, cette troupe avait dû quitter précipitamment la ville de Clamart (Hauts-de-Seine), sous le coup d’une procédure d’expulsion de l’Office National des Forêts et d’un arrêté municipal de fermeture. Non seulement le cirque s’était installé sans autorisation mais plusieurs incidents avec des animaux avaient été répertoriés (un enfant avait notamment été blessé par un taureau laissé sans surveillance.). En octobre 2010, il s’était installé sans autorisation dans la ville d’Argenteuil (Val d’Oise), obligeant la mairie à porter plainte pour les faire partir.

Dernier cas en date, le cirque Lydia Zavatta. Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2010, la troupe s’est installée illégalement sur le terrain de sport du lycée Ronceray de Bezons (Val d’Oise) et a planté le chapiteau en installant les cages d’une vingtaine de fauves non loin de la cour de récréation. Dans ces conditions, les cours n’ont pu reprendre à la rentrée du 4 janvier 2011. Le représentant de la région a déclaré «qu’il était impensable d’accueillir les lycéens sans une barrière solide entre eux et les fauves » redoutant « que cette histoire se termine par un grave accident. » La région et la ville ont installé à la hâte des barrières séparant la cour de récréation et le terrain de sport pour permettre la reprise des cours. La région a saisi le tribunal administratif.

Faudra-t-il vraiment un grave accident pour qu’enfin les autorités françaises surveillent les nombreux cirques itinérants afin qu’ils soient sérieusement encadrés et respectent les lois ? Rappelons que plusieurs villes françaises ont définitivement interdit les cirques avec des animaux sauvages. Dans ces villes, les citoyens peuvent être tranquilles, plus de risque que leurs enfants se retrouvent nez à nez avec des fauves dans la cour d’école !

Publié le: 
07/01/2011