La fin d’un bison d’Amérique sur un rond-point marseillais

L’animal serait mort le 10 mars dernier suite à une crise d’épilepsie. Une triste fin qui soulève une fois encore de nombreuses questions sur la détention et l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques.
L’un des bisons du cirque Kerwich, Ricardo Zavatta

A Marseille, le bison du cirque Anthony Zavatta serait mort le 10 mars dernier d’une lente agonie, alors qu’il était sur un rond-point. Beaucoup de questions restent à l’heure actuelle sans réponse, à commencer par celle de la présence d’un bison au milieu d’un carrefour (nous ne doutons pas que l’herbe soit tendre au milieu des ronds-points verdoyants, mais tout de même).

Le cirque a évoqué les problèmes épileptiques de l’animal pour expliquer les faits, mais que s’est-il passé exactement ? Le bison a t-il subi un pic de stress au milieu du trafic routier ? Les souffrances de l’animal auraient été abrégées par un vétérinaire dépêché d’urgence, grâce à la vigilance d’un membre de Global Earth Keeper France. Pourquoi le cirque n’a t-il pas lui-même appelé un vétérinaire ? Il s’est contenté de recouvrir l’animal mort d’une bâche et de pneus, avant de l’envoyer à l’équarrissage. Triste fin pour ce bison, loin des yeux du public.

Danger et absurdité

Autre question sans réponse, celle de la sécurité ? Encore une fois, que faisait un bison sur un rond-point ? Une vidéo, publiée par un particulier en 2009 sur Youtube, illustre très bien l’absurdité et le danger inhérent à ce genre de détention : on y voit un enfant s’approcher d’un bison et le toucher, sur une aire visiblement dépourvue de barrières de sécurité.

Les accidents liés à la détention d’animaux sauvages dans les cirques ne sont pas rares, comme le montre la liste que Code animal a publiée, fin 2013, des accidents répertoriés en France.

Seul, sur quelques mètres carrés

Reste la question la plus importante : que fait un bison dans un cirque ? Rappelons que la législation en vigueur depuis le 18 mars 2011 stipule que le cirque doit « justifier l’utilisation de ces autres espèces [que celles listées dans l’arrêté] notamment par l’intérêt artistique particulier du spectacle présenté, qui relève à la fois de la mise en scène du numéro et de la mise en valeur des caractéristiques et des aptitudes naturelles des animaux au cours du dressage » (consulter sur ce sujet notre guide « Cirques, le changement c’est maintenant ! »).

Pour finir, on peut légitimement se demander ce que fait, seul et au bout d’une corde ou sur quelques mètres carrés, un animal qui vit normalement en troupeau sur un territoire d’une centaine de kilomètres carrés…

Afin d’obtenir les réponses à ces trop nombreuses questions, Code animal va interroger la direction départementale de la protection des populations (direction vétérinaire) des Bouches-du-Rhône. Nous vous tiendrons au courant.

Publié le: 
24/03/2015